Pendant une semaine, du 04 au 08 juin, le quartier Gambetta a pensé l’écologie. En effet, le premier festival d’écologie populaire nîmois, organisé par le Bar du Midi et le Spot, a réuni de nombreuses associations et personnes plus ou moins engagées dans les problématiques environnementales autour de la question « Comment reprendre le pouvoir sur notre alimentation ? ».
Il y avait les pros certes, celles et ceux qui connaissent les chiffres et œuvrent au quotidien pour une meilleure justice climatique. Mais pas que ! L’idée même du festival des Vers du Ter-Ter, de l’écologie populaire, était de donner la parole et de proposer divers ateliers, conférences, rendez-vous ludiques aux populations les plus touchées par le déréglement climatique dont la parole est souvent la moins relayée : les habitant.e.s des quartiers prioritaires des politiques de la ville. Manque d’espaces verts, mauvaises isolations thermiques (lire rapports de l’ANRU), îlots de chaleur urbains (lire thèse de Xavier Foissard), … Une accumulation qui lèse celles et ceux qui vivent dans ces quartiers, dont fait partie le quartier Gambetta à Nîmes.
Dès l’inauguration du festival, les nîmois.e.s étaient là. Une présence qui n’a pas faibli jusqu’au samedi 8 juin. Une quinzaine d’associations a mis la main à la pâte, les mains dans la terre étant plus approprié, pour animer des rendez-vous : La Ligue de l’Enseignement, Welcome Refugees, La Dynamo, La ferme pédagogique Valdegour, Mercure Rétrograde, Boc’Arles, Les Soulèvements de la Terre, Après M… Les actrices et acteurs ne manquent pas dans la région la plus chaude de la France métropolitaine. Les idées, l’envie et la détermination non plus.
Les moments pour le prouver ont abondé durant la semaine passée. Rires, colère, frissons ont ponctué chacune des animations. Remettre l’humain et ses émotions au centre de la discussion, le rendre acteur au sein d’un sujet complexifié par le discours médiatique. Le «Café des luttes », qui a eu lieu dans la Salle du Tsoin-Tsoin le mercredi 05 juin en a été l’illustration parfaite. Les associations présentes, malgré des objectifs différents, ont parlé d’un même terrain : la rue. Une convergence des luttes, félicitée par toutes et tous, qui redonne de l’espoir dans cette ville où « les énergies sont aussi grandes que les déceptions », dans laquelle, face au risque d’épuisement de la lutte, la joie militante stimulée par le groupe est considérée comme solution. Quand Madani, de l’association Droit Au Logement, lance la phrase (réplique ayant toute sa place dans les anthologies nîmoises de 2024) « Sous le béton, il y a la terre. Et, dans les quartiers, il y a beaucoup de béton », une membre du Comité de quartier Gambetta-Révolution rebondit : « C’est pas facile, mais on est ensemble » !
Le festival s’est termine sur un week-end riche en rencontres : table ronde, conférences sur les initiatives locales, dédicaces, banquet, world café, projection de film … Jusqu’à ce que le groupe « Steel Alive » clôture la programmation de la semaine avec un concert au Spot. Une semaine qui aura montré que les nîmoises et les nîmois se savent concerné.e.s par l’écologie, surtout lorsqu’on les prend en compte. Une semaine qui laisse penser que cette première édition du festival d’écologie populaire nîmois ne sera pas la dernière !
Texte et photos de Channel Roig