LA CULTURE HIP-HOP ANIME L’UNIVERSITE !
Après le succès des multiples éditions du festival Tout Simplement Hip-Hop, l’association nîmoise Da Storm tente le renouveau avec la création du TSHH Festival sans changer de cheval de bataille. Deux jours pour mettre en lumière la culture hip-hop dans son entièreté, le tout au cœur de l’Université Vauban à Nîmes. L’équipe est explicite, son but est de faciliter l’accès à la jeunesse. Emplacement à proximité du centre-ville et des différents moyens de transports, tarifs abordables (notamment avec le Pass Culture), artistes émergents… La recette fonctionne !
Artistes émergents, enjeux et réalité.
Après une soirée, le vendredi 27 septembre, qui a accueilli Zuukou Mayzie, Lesram ou encore l’artiste marseillaise Ekloz, l’après-midi du samedi était ouverte à tous et gratuite. Au programme : table ronde, concerts, atelier graffiti. Il suffisait de se rendre dans les douves de la faculté de Nîmes, entre 13h30 et 17h30, pour constater que lorsque la culture s’adresse aux jeunes, elles et ils répondent présents !
Estrade intimiste en face d’une cinquantaine de chaises, toutes occupées, pour accueillir la table ronde sur le thème « Artistes émergents ; enjeux et réalité ». Pour échanger sur le sujet, 3 professionnels de la musique étaient là. Raphäel Da Cruz, journaliste indépendant, Sandra Gomes, cheffe de la rubrique musique pour le média Konbini et directrice artistique, ainsi que Roman Tayakout, directeur artistique également au sein du label Jeune à Jamais. Le public est en majorité très jeune, certains un peu fatigués par les concerts de la veille. Il suffit pourtant d’un premier extrait musical pour les voir émerger, entonnant les paroles par cœur, et se passionner pour les échanges entre les intervenants. Le rap est alors discuté, débattu . On y parle de son renouvellement constant, des nouveaux moyens de diffusion, de sa traditionnelle mise au banc par les institutions culturelles, de l’impact essentiel du public, de la nécessaire authenticité dans le récit de soi au travers des paroles…
Une invitation à penser l’art.
Est-ce grâce aux appels répétés à cette authenticité, à cette spontanéité ? Est-ce l’aveu immédiat d’absence d’objectivité de la part des intervenants ? Est-ce l’événement en soi, tourné vers les jeunes, les invitant à produire un discours sur l’art, leur offrant des clefs de compréhension et de réflexion ? Peut-être est-ce toutes ces raisons associées qui ont permis, lorsque a été prononcé le fameux « Est-ce quelqu’un a des questions? », à une nuée de mains de se lever. La timidité habituelle d’un public face à une conférence n’était pas au rendez-vous. Les échanges ont continué encore quelques minutes avant de laisser place aux concerts gratuits d’artistes du Sud, à commencer par Etane. La jeune artiste toulousaine n’a pas caché sa joie en voyant le public nîmois chanté ses paroles, danser sous le soleil de septembre et applaudir à l’unisson. À quelques pas de moi, je devine sa maman, larmes aux yeux et ponctuant le concert avec un « Elle en fait du chemin quand même », le tremolo dans la voix. Le Double, Deelee S et OgLounis, en co-plateau, ont clôturé cette après-midi sans permettre au public de se rendre compte que le vent se levait à force de les faire sauter.
Faîtes place au hip-hop !
Da Storm avait raison ! À l’heure où le hip-hop et le R’n’B sont les styles musicaux les plus écoutés aux États-Unis, au moment où, sur Arte, la série documentaire revenant sur la carrière de DJ Mehdi est un succès (plus de 4 millions de vues cumulées), il semblerait que, oui, la culture hip-hop a bel et bien sa place au sein d’une Université. En attendant, place aux concerts du samedi soir avec Prince Waly, NeS, Jolagreen, Zinée, Danyl et Pex !
Texte et photos de Channel Roig
Projet de Loi de Finances 2025 : QUI VEUT LA MORT DES RADIOS ASSOCIATIVES ?
C’est avec sidération que l’association “Les Locales” et ses organisations représentatives SNRL [Syndicat National des Radios Libres] et CNRA [Confédération Nationale des Radios Associatives] découvrent la Proposition de Loi de Finances pour 2025. Malgré un budget de la Culture maintenu, le Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique (FSER) subit une coupe drastique de 30%, soit plus de 10 millions d’euros!
Le Projet de Loi de Finances 2025, présenté par le Gouvernement, annonce une réduction de 30 % du Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique (FSER). Cette baisse, inscrite dans le cadre du plan d’économies souhaité par le Premier Ministre et son Gouvernement, n’est pas une simple coupe budgétaire. Elle touche de plein fouet un secteur vital pour l’expression démocratique et culturelle de notre pays : les radios associatives. Présentes sur tout le territoire, nos radios jouent pourtant un rôle fondamental. Elles assurent un lien de proximité avec les citoyens créant du lien social, elles favorisent la diversité des opinions, elles donnent la parole à ceux qui en sont souvent privés, elles ouvrent leurs micros aux acteurs et aux élus locaux pour informer les habitants d’une dynamique et du développement de leur territoire..
Les radios associatives ne doivent pas porter le poids des économies imposées à la Direction Générale des Médias et des Industries Culturelles (DGMIC).
Sur les 12 millions d’euros d’économies demandées, 10,4 millions d’euros seront entièrement supportés par les radios locales associatives, alors que ces dernières ne représentent que 4% de l’enveloppe budgétaire globale dédiée à la Mission Médias, Livre et Industries Culturelles. Ce choix interroge sur la priorité accordée à nos radios, qui sont pourtant des piliers essentiels de notre démocratie. Les radios associatives sont un outil d’inclusion sociale et culturelle, un vecteur de cohésion, qui a toujours su évoluer avec peu de moyens. Pourtant, aujourd’hui, c’est l’ensemble de notre modèle qui est mis en péril.
Les conséquences de ce couperet net dans le fonctionnement économique des radios associatives seront sans appel : impact direct sur l’emploi, alors même que nous sommes le deuxième employeur du secteur radiophonique. Plus largement, c’est l’existence même de nos radios qui est menacée. Les médias de proximité, garants de la diversité et du pluralisme du paysage radiophonique, risquent purement et simplement de disparaître. Ce serait une perte irréparable pour la vie culturelle locale, pour l’accès à une information libre et pluraliste, et pour des milliers de citoyens qui trouvent dans nos radios une voix différente, alternative, et enracinée dans leur quotidien. Elles représentent les médias de proximité par excellence, souvent surnommés les « médias du dernier kilomètre ». Grâce au soutien du FSER, elles offrent une diversité inégalée de programmes produits à la fois par des professionnels de l’animation, des journalistes et par des bénévoles passionnés.
Comment comprendre une telle décision, qui risque d’étouffer les voix et les diversités locales sur nos territoires?
Il est d’autant plus paradoxal que ce soit notre secteur, le plus vertueux, qui soit la cible de cette réduction. Depuis 2002, nous avons dû faire face à une augmentation sans précédent des charges d’exploitation, tout en subissant la disparition progressive des emplois aidés. Malgré cela, nous n’avons jamais renoncé à notre mission de service public, ni bénéficié d’une augmentation de l’aide individuelle à l’exploitation de nos radios. En s’attaquant à l’un des secteurs les plus vulnérables et économiquement modestes, le Gouvernement semble renier ses propres engagements en faveur de la diversité et de la proximité. Nos radios, qui sont un pilier indispensable de la démocratie locale et de la vie culturelle, se retrouvent aujourd’hui gravement menacées par cette décision, dans un contexte déjà difficile.
À un moment où :
- – Les États généraux de l’information sont censés renforcer la liberté et le pluralisme de la presse ;
- – L’ARCOM décide d’accélérer le déploiement du DAB+ dont les radios associatives sont un moteur essentiel ;
- – La ruralité et les territoires sont au cœur des préoccupations ;
- – L’éducation aux médias et à l’information est reconnue comme un enjeu sociétal majeur ;
- – L’Économie Sociale et Solidaire (ESS) et le tissu associatif sont cruciaux pour la cohésion citoyenne.
Il ne s’agit pas, ici, d’un rabot économique, mais d’un vrai coup de guillotine. Cette exécution est-elle actée, décidée, voulue et assumée?
Le SNRL et la CNRA sont déterminés à travailler ensemble pour trouver une issue à cette situation critique. Nous appelons dès maintenant l’ensemble des radios associatives à se mobiliser. Nous enjoignons également tout le secteur de la radio (privée et publique) ainsi que l’ensemble du monde de la culture à prendre conscience des répercussions désastreuses que cette mesure pourrait engendrer. Si cette proposition est confirmée, c’est une déstabilisation sans précédent de tout le secteur que nous devrons affronter collectivement.
Nous appelons l’ensemble des Parlementaires à prendre conscience de la dimension mortifère de cette proposition et à agir pour sauvegarder la diversité et la vitalité des radios associatives en France. Nous demandons également aux élus locaux de se mobiliser pour éviter la disparition de ces petites entreprises ancrées dans leurs territoires, ainsi que la perte des emplois de leurs salariés, qui jouent un rôle clé dans la dynamique locale et la cohésion sociale.
Nous appelons le Gouvernement à revoir sa position et à rétablir un soutien digne de l’importance des radios associatives pour notre société. Nos radios, et à travers elles la voix de milliers de citoyens, méritent mieux que l’abandon auquel ce projet de loi les condamne.
Les radios associatives en France jouent un rôle significatif sur le plan social et culturel, elles remplissent une mission d’intérêt public et de cohésion sociale importante. Elles occupent une place indispensable dans le paysage médiatique local. :
1. Nombre de radios associatives : Près de 750 services radiophoniques en France, répartis sur l’ensemble du territoire, y compris dans les zones rurales, de montagne, urbaines et périurbaines. Ces radios fonctionnent sur un modèle à but non lucratif, leur principal objectif étant d’offrir un service de proximité, souvent éducatif ou culturel.
2. Emploi : Les radios associatives génèrent environ 3.000 emplois directs. Elles sont un réservoir important de nouveaux talents et s’appuient également sur le travail de nombreux bénévoles.
3. Impact indirect : Outre leur impact direct en termes d’emplois et de financement, les radios associatives ont un effet indirect important sur les territoires. Elles soutiennent les artistes locaux, encouragent le développement des initiatives territoriales, et offrent des formations aux bénévoles et salariés.
Contact Presse :
contact@snrl.fr
contact@cnra.eu
A destination des responsables de radios : Appel à Mobilisation des Radios Chrétiennes contre la Baisse du FSER dans le Budget de la Culture pour 2025
En cette période cruciale pour l’avenir de nos médias, nous sommes face à une menace sérieuse qui touche directement la vitalité de nos stations. Le Fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER), pilier essentiel du financement de nombreuses radios associatives, dont les radios chrétiennes, est en passe de subir une réduction drastique de 30% dans le budget 2025 du Ministère de la Culture.
Cette coupe budgétaire met en péril notre capacité à continuer à remplir notre mission : diffuser un message d’espérance, d’unité et de paix dans une société qui en a tant besoin. Nos radios, qui fonctionnent souvent avec des moyens limités, sont une voix pour des milliers d’auditeurs, leur offrant un espace d’écoute, de prière et de partage. Réduire le FSER, c’est réduire nos capacités d’agir pour le bien commun.
C’est pourquoi nous appelons à la mobilisation de toutes les radios chrétiennes. Ensemble, nous devons faire entendre nos voix pour rappeler l’importance de notre travail dans le paysage médiatique français et notre rôle dans le lien social et spirituel, particulièrement auprès des personnes isolées ou éloignées des grands centres.
Nous vous encourageons à :
1. Contacter vos élus locaux et nationaux pour leur faire part des conséquences de cette coupe budgétaire pour nos radios et leur demander de soutenir le maintien intégral du FSER. (VOUS TROUVEREZ UN MODÈLE DE COURRIER POUR INTERPELER CES ÉLUS EN CLIQUANT ICI)
2. Rejoindre et organiser des actions communes avec les autres radios associatives, la CNRA et le SNRL, pour défendre ce fonds qui est indispensable à notre survie.
3. Si vous recevez des confirmations de soutien explicite de vos députés, pourriez-vous m’en informer pour que nous puissions piloter la suite et compter nos soutiens ? » (Mail : president@ffrc.fr)
Notre mission ne peut s’arrêter là. Nous avons besoin de votre engagement, de vos prières et de vos actions pour que cette décision ne soit pas adoptée. Ensemble, nous pouvons faire la différence. Défendons notre voix, défendons la radio chrétienne !
Avec foi et détermination,
Redouane ES-SBANTI
Président de la FFRC – Vice-président de Radio Alliance +
COMMUNIQUE DE LA CNRA : MAINTIEN DES CRÉDITS DU FSER AU NIVEAU DE 2024
PLF 2025 : Les radios associatives obtiennent le maintien des crédits du FSER au niveau de 2024
Les radios associatives obtiennent le maintien des crédits du FSER au niveau de 2024 !
Ce mardi 29 octobre 2024 lors des questions au gouvernement à l’Assemblée Nationale, le Ministre délégué au Budget et aux Comptes publics Laurent Saint-Martin a affirmé que le gouvernement rétablirait les crédits du FSER au niveau de ceux pour l’année 2024.
L’Association Les Locales, regroupant la CNRA (Confédération Nationale des Radios Associatives) et le SNRL (Syndicat National des Radios Libres), remercie Madame la députée Béatrice Bellamy (Horizons & Indépendant) d’avoir porté la voix des radios associatives sur les bancs de l’Assemblée-Nationale. Dans une question au gouvernement adressée à Monsieur Laurent Saint-Martin, Ministre délégué auprès du Premier ministre chargé du Budget et des Comptes publics, Madame Bellamy a rappelé l’inquiétude partagée des radios associatives face à la baisse de près de 10,4 millions d’euros du Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique (FSER) dans le Projet de Loi de Finances 2025, soit une réduction de près de 30 % de leur dotation.
Lors de son intervention, Madame la députée Bellamy a souligné l’opposition unanime et transpartisane de la Commission des Affaires Culturelles et de l’Éducation, exprimée le 22 octobre dernier, lors de l’audition de Madame la Ministre de la Culture. La Commission a également adopté un amendement rectificatif augmentant de 12 millions d’euros les crédits prévus pour le FSER 2025, témoignant ainsi d’un soutien collectif en faveur de l’expression radiophonique associative.
En réponse, Monsieur le Ministre Laurent Saint-Martin a affirmé l’importance du FSER pour l’existence des radios associatives locales et annoncé que le gouvernement s’engageait à maintenir les crédits du FSER au niveau de ceux alloués en 2024, répondant ainsi aux inquiétudes exprimées par le secteur de la radio non-commerciale.
Les Locales, la CNRA et le SNRL, saluent cette décision du gouvernement, qui marque un signal fort pour la pérennité des radios non commerciales.
D’ores et déjà, notre association sollicite un rendez-vous avec le gouvernement et les services du Ministère de la Culture afin d’échanger sur les modalités de cette remise à niveau des crédits du FSER, essentielle pour le développement et la préservation de la diversité radiophonique en France.
Nous restons mobilisés. Nous remercions encore les radios partout sur le territoire pour leur formidable mobilisation !
EXPOSITION DES PEINTURES DE CHRISTINE BUSSO
L’exposition a lieu à la Maison du Protestantisme, du 3 au 23 septembre 2024.
» J’ai rencontré Marie-Claude Busso, la mère de Christine pour une interview, diffusée sur Radio Alliance Plus, vendredi 6 septembre et disponible en podcast. Elle était à Nîmes pour exposer une centaine de tableaux de sa fille, témoigner de son talent et dire l’importance de la peinture dans sa vie. Ces échanges m’ont touchée et je partage avec vous quelques extraits figurant sur son site ainsi que ses tableaux. »
Christiane Hervaud, productrice RA+
Christine Busso, artiste peintre.
Après 5 ans d’études aux Beaux-Arts de Saint-Étienne, elle se lance à corps et à cœur perdus dans une recherche picturale personnelle. Seule, loin des remous et des modes, en proie à une passion unique et dévorante, elle travaille sans relâche, acharnée, concentrée sur son monde intérieur qu’elle peuple de personnages très particuliers avec lesquels elle se plaît à dialoguer. Un monde onirique et merveilleux, incarnation de la lumière et du rêve. « Je veux une peinture qui apaise et qui console », écrit-elle.
11 juillet 1967 : Naissance à Mont Saint Martin (54).
1982-1985 : École de danse classique à Lyon et études secondaires par correspondance.
1985-1987 : Cours d’histoire de l’art à la Faculté de Lyon.
Octobre 1987 à fin 1992 : École des Beaux-Arts de Saint-Étienne.
A partir de 1993 : recherches personnelles, peinture, dans l’isolement de son atelier, à Saint-Étienne.
Novembre 2006 à décembre 2008 : cancer et soins palliatifs.
Les mots de Laurent Danchin.
Laurent Danchin, écrivain, commissaire d’expositions, spécialiste de l’art brut et singulier a aimé le travail de Christine Busso et a accepté d’aider à le faire connaître. Voici des extraits de ses échanges, par mails, avec Marie-Claude Busso, maman de l’artiste, alors qu’il était gravement malade, en 2015 et 2016. Il est décédé en janvier 2017.
« Chère Madame,
J’ai reçu hier votre courrier, avec les très belles photos des œuvres de votre fille (je vous les renverrai si vous le désirez mais si je peux les garder, cela me permet de montrer son travail autour de moi). Même impression : sensibilité, finesse, raffinement même et culture complexe, donc un univers où on peut se perdre et rêver. C’est une grande artiste et ses écrits, d’une très bonne tenue, montrent une personne au monde intérieur d’une grande richesse et d’une belle exigence aussi, à la limite du mysticisme. On sent qu’elle était sur un chemin qui était loin d’avoir développé tout ce qui était en elle, et elle le savait…
Accablée sans répit par une série de malheurs, dont la mort du père, par suite d’une effroyable et honteuse erreur médicale couverte lâchement par la Faculté, est un des épisodes les plus tragiques, elle poursuit, comme tous les vrais créateurs, contre vents et marées, après avoir dû interrompre une première carrière de danseuse, sa mission de « désignée », à la recherche de son Graal personnel, « produire la musique-couleur », alliance de la musique et de la peinture, pour « donner corps au rêve » et rejoindre « le chant et la peinture des anges » au Paradis, et apporter aux hommes et au monde « Beauté – Consolation – Lumière ».
Finalement, elle laissera après sa mort, à 41 ans, foudroyée par un cancer qui l’aura torturée comme une montée au Calvaire pendant trois ans, une œuvre savante, subtile et cultivée se déroulant par cycles, dont sa mère se faisant l’exégète, par un habile usage d’extraits de ses carnets d’atelier, s’efforce de déchiffrer les secrets, souvent proches de l’ésotérisme. Certains passages de ces carnets sont plus beaux, car d’expression plus raffinée, que les meilleurs morceaux des écrits d’Aloïse Corbaz, la grande mystique de l‘art brut…
En tout 1300 à 1500 travaux, réalisés en vingt ans – pastels, aquarelles, peintures, feuilles mortes peintes ou papiers froissés, sans compter les croquis et quelques sculptures, dont une monumentale : le produit, souvent magnifique, d’un parcours, hélas, trop chaotique et contrarié pour avoir pu se développer harmonieusement jusqu’à son épanouissement naturel.
Bravo à la mère de Christine d’avoir eu l’endurance de tirer de l’oubli ce petit trésor de l’histoire de l’art et honte à ceux qui n’ont pas su, ou pas voulu, au bon moment, encourager son auteur et assurer sa promotion. »
Laurent Danchin