L’exposition a lieu à la Maison du Protestantisme, du 3 au 23 septembre 2024.
» J’ai rencontré Marie-Claude Busso, la mère de Christine pour une interview, diffusée sur Radio Alliance Plus, vendredi 6 septembre et disponible en podcast. Elle était à Nîmes pour exposer une centaine de tableaux de sa fille, témoigner de son talent et dire l’importance de la peinture dans sa vie. Ces échanges m’ont touchée et je partage avec vous quelques extraits figurant sur son site ainsi que ses tableaux. »
Christiane Hervaud, productrice RA+
Christine Busso, artiste peintre.
Après 5 ans d’études aux Beaux-Arts de Saint-Étienne, elle se lance à corps et à cœur perdus dans une recherche picturale personnelle. Seule, loin des remous et des modes, en proie à une passion unique et dévorante, elle travaille sans relâche, acharnée, concentrée sur son monde intérieur qu’elle peuple de personnages très particuliers avec lesquels elle se plaît à dialoguer. Un monde onirique et merveilleux, incarnation de la lumière et du rêve. « Je veux une peinture qui apaise et qui console », écrit-elle.
11 juillet 1967 : Naissance à Mont Saint Martin (54).
1982-1985 : École de danse classique à Lyon et études secondaires par correspondance.
1985-1987 : Cours d’histoire de l’art à la Faculté de Lyon.
Octobre 1987 à fin 1992 : École des Beaux-Arts de Saint-Étienne.
A partir de 1993 : recherches personnelles, peinture, dans l’isolement de son atelier, à Saint-Étienne.
Novembre 2006 à décembre 2008 : cancer et soins palliatifs.
Les mots de Laurent Danchin.
Laurent Danchin, écrivain, commissaire d’expositions, spécialiste de l’art brut et singulier a aimé le travail de Christine Busso et a accepté d’aider à le faire connaître. Voici des extraits de ses échanges, par mails, avec Marie-Claude Busso, maman de l’artiste, alors qu’il était gravement malade, en 2015 et 2016. Il est décédé en janvier 2017.
« Chère Madame,
J’ai reçu hier votre courrier, avec les très belles photos des œuvres de votre fille (je vous les renverrai si vous le désirez mais si je peux les garder, cela me permet de montrer son travail autour de moi). Même impression : sensibilité, finesse, raffinement même et culture complexe, donc un univers où on peut se perdre et rêver. C’est une grande artiste et ses écrits, d’une très bonne tenue, montrent une personne au monde intérieur d’une grande richesse et d’une belle exigence aussi, à la limite du mysticisme. On sent qu’elle était sur un chemin qui était loin d’avoir développé tout ce qui était en elle, et elle le savait…
Accablée sans répit par une série de malheurs, dont la mort du père, par suite d’une effroyable et honteuse erreur médicale couverte lâchement par la Faculté, est un des épisodes les plus tragiques, elle poursuit, comme tous les vrais créateurs, contre vents et marées, après avoir dû interrompre une première carrière de danseuse, sa mission de « désignée », à la recherche de son Graal personnel, « produire la musique-couleur », alliance de la musique et de la peinture, pour « donner corps au rêve » et rejoindre « le chant et la peinture des anges » au Paradis, et apporter aux hommes et au monde « Beauté – Consolation – Lumière ».
Finalement, elle laissera après sa mort, à 41 ans, foudroyée par un cancer qui l’aura torturée comme une montée au Calvaire pendant trois ans, une œuvre savante, subtile et cultivée se déroulant par cycles, dont sa mère se faisant l’exégète, par un habile usage d’extraits de ses carnets d’atelier, s’efforce de déchiffrer les secrets, souvent proches de l’ésotérisme. Certains passages de ces carnets sont plus beaux, car d’expression plus raffinée, que les meilleurs morceaux des écrits d’Aloïse Corbaz, la grande mystique de l‘art brut…
En tout 1300 à 1500 travaux, réalisés en vingt ans – pastels, aquarelles, peintures, feuilles mortes peintes ou papiers froissés, sans compter les croquis et quelques sculptures, dont une monumentale : le produit, souvent magnifique, d’un parcours, hélas, trop chaotique et contrarié pour avoir pu se développer harmonieusement jusqu’à son épanouissement naturel.
Bravo à la mère de Christine d’avoir eu l’endurance de tirer de l’oubli ce petit trésor de l’histoire de l’art et honte à ceux qui n’ont pas su, ou pas voulu, au bon moment, encourager son auteur et assurer sa promotion. »
Laurent Danchin