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10 minutes avec la proposition de Loi de Finances pour 2025 et ses conséquences sur le Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique (FSER).
Hello, c’est Channel !
Vous écoutez l’émission 10 minutes avec et, aujourd’hui, nous allons parler Proposition de Loi de Finances pour 2025 et Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique (FSER) ! Que du fun, du ludique et du sympatoche pour commencer ou terminer votre journée !
Pour rappel, vous êtes actuellement sur Radio Alliance Plus qui est, donc, une radio associative et, comment vous dire que depuis quelques jours, c’est un peu la cata pour ce qui est des semaines et des mois à venir. Cette radio est uniquement financée par des dons privés, des subventions de l’état et des collectivités territoriales. Parmi ces subventions, la principale est ce fameux Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique. FSER pour les intimes. C’est le ministère de la Culture qui, depuis 1982, propose ce fonds de soutien afin de permettre aux radios associatives locales d’assurer leur mission de communication sociale de proximité ! Dans l’idée, c’est franchement sympa. Sauf que voilà, avec la Proposition de Loi de Finances présentée il y a quelques jours, ce FSER se fait amputer de 35 %.
Et 35 %, quand on y réfléchit, ça fait pas mal ! Enfin, si, du coup, c’est plutôt douloureux. Mais vous m’avez compris ! 35 %, c’est un peu plus d’un tiers (pour ceux qui n’étaient pas hyper motivés pour les cours de math à l’époque, sans vouloir me la raconter). Et, pour vous donner une idée, sachez qu’on passe environ un tiers, justement, de notre vie à dormir. Sans vouloir étaler ma vie et mes insomnies, j’ai quand même l’impression d’être énormément dans mon lit. Bref, un tiers c’est énorme.
TOUT DOIT DISPARAÎTRE : -35% sur tout ce que vous trouverez !
Quand je regarde les bureaux de Radio Alliance +, depuis une semaine, je ne peux m’empêcher d’imaginer tout ce qui m’entoure avec un tiers en moins ! Paf, par magie, ça nous fait un micro et une chaise en moins dans le studio. C’est dommage, ça permettait quand même d’avoir une voix en plus dans une émission où les gens ont l’occasion de présenter des avis différents. Imaginez le Musight lorsqu’ils viennent faire leur direct… Je sais qu’ils sont sympa et qu’ils accepteront de prendre l’un d’entre eux sur les genoux, mais enfin, ça risque d’être difficile à comprendre deux personnes qui parlent dans le même micro.
Un tiers en moins sur la qualité du café. On est mal ! Déjà qu’actuellement on était quand même très éloigné du 100 % arabica, là on risque de devoir repasser trois fois sur le même filtre !
Inéluctablement , un tiers en moins sur le temps de travail des quelques salariés. Un studio qui, par conséquent, réduit ses heures d’ouverture. Et, on en revient au principe même d’une association, la quasi totalité des animatrices et animateurs sont bénévoles. Le bénévolat étant déjà galère à effectuer dans une semaine où la plupart des gens travaille 35 heures, vous vous retrouverez donc avec des animateurs forcément à la retraite ! Je n’ai rien contre eux, je passe mes journées avec eux, j’ai l’impression d’avoir déjà un pied dans le troisième âge, c’est comme un rendez-vous chez une voyante mais gratos ! Mais, enfin, que la personne qui trouve qu’une grille de programmes intergénérationnelle n’est pas une richesse apportée à la pluralité de pensée, me jette la première pierre.
Je rigole, ne me jetez rien du tout, déjà que c’est l’angoisse cette loi des finances. Le tout associé à mes carences en fer et en magnésium, la météo pourrie qui ne suffit pas à faire fuir les 40 moustiques qui squattent ma chambre depuis 6 mois, et le fait que tout le monde chante « Les bronzés font du ski » depuis deux semaines, ce mois d’octobre est interminable !
Bon, puis à terme, une réduction d’un tiers de ton budget, la seule chose à laquelle tu accèdes plus rapidement, c’est le fait d’envoyer la clef sous la porte. On est d’accord que c’est plus cool d’écrire clef avec « ef » à la fin hein ? Excusez-moi, je cherche de la beauté là où je peux en trouver ! Revenons-en à nos moutons.
Finito pipo les radios associatives à ce rythme là ! Ciao Bye Bye, la grille avec plus de 50 % de musiques sans interruption publicitaire qui viendrait te mettre en tête un jingle pourri au cas où ton pare brise a un éclat de la taille d’une pièce de 1 euro. Vous l’avez ? C’est cadeau, c’est pour moi, plaisir d’offrir, joie de recevoir !
DES MILLIERS DE VOIX SUR NOS ANTENNES
La radio, ça représente quand même un terrain d’expression fascinant. Alors certes, certains s’en servent pour dire un peu n’importe quoi, parler de leur carence en vitamine et du fait que l’idée d’acheter une prise anti moustique ne leur est toujours pas venue. Mais enfin, c’est un endroit, les ondes associatives et locales, qui crée du lien, qui offre à entendre une diversité d’opinion trop rare, qui informent sur ce qu’il se passe dans nos petites villes moyennes qui ont tendance à intéresser que celles et ceux qui y habitent. Puis surtout, ces petites radios, faites de leurs petites gens, et bien, avec leurs petits micros, leurs petits enregistreurs à la qualité sonore bien associative, elles vont rencontrer des gens qu’on a tendance à pas trop écouter d’habitude. Elles vont leur tendre le micro, enregistrer leurs voix, leurs mots, leurs idées et leurs projets aussi. Elles vont monter ce qu’ils disent pour que vous puissiez entendre leur voix, les voix de celles et ceux qui tentent de faire vivre comme ils peuvent ces petites villes moyennes.
Je sais, on ne s’en rend pas trop compte de l’importance d’une radio locale. Tout comme on ne se rend pas trop compte de l’importance du café du coin ou de la petite asso qui lutte, tant bien que mal, depuis des années, pour continuer de créer du lien social à l’angle de la rue. Mais, en fait, pour avoir un peu traîner dans ces 3 lieux (encore une fois, sans vouloir me la raconter) (quoique un petit peu en vrai, y a de quoi croyez-moi). Et bien, ces trois lieux ont en commun d’être des endroits qui permettent l’émergence de nombreuses paroles, qui permettent également d’avoir accès à de l’information, qui permettent de se rendre compte qu’on a le droit de dire, même sans savoir exactement comment énoncer parfaitement ce qui nous passe par la tête. Ce sont des endroits où l’on peut découvrir que, finalement, il se passe tout un tas de choses à côté de chez soi, qu’il y a des artistes tout autour de nous, que des gens fourmillent d’idées par ici.
Je cite, pour conclure, le communiqué de presse de l’association « Les Locales », de ses organisations représentatives (chez qui vous pourrez trouver plein d’informations et de ressources), le SNRL (pour Syndicat National des Radios Libres) et la CNRA (pour la Confédération Nationale des Radios Associatives) : « Nous appelons le Gouvernement à revoir sa position et à rétablir un soutien digne de l’importance des radios associatives pour notre société. Nos radios, et à travers elles la voix de milliers de citoyens, méritent mieux que l’abandon auquel ce projet de loi les condamne ».
Musique : Jacques – Dans la radio
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